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Gestion de l'eau


Gestion de l'eau
Irrigation canal

La gestion de l’eau dans une bananeraie vise à assurer un équilibre entre la teneur en eau du sol et les besoins de la plante. Les deux principales composantes de la gestion de l’eau sont le drainage pour évacuer les excédents en cas de pluies abondantes, de ruissellement ou d'inondations, et l’irrigation pour traiter les déficits en eau en cas d'absence de pluies ou d'évapotranspiration élevée.

Drainage

Le drainage se définit comme l’élimination naturelle ou assistée des excédents d’eau qui pourraient  réduire la croissance et le développement des bananiers. En effet, l'excès d'eau peut provoquer des pertes irréversibles sur le système racinaire ainsi privé d'oxygène. Le drainage permet donc de maintenir les conditions optimales d’aération et d’activité biologique du sol.  De plus, l’humidité du sol peut faciliter l’apparition et le développement de maladies, insectes et mauvaises herbes. Par exemple, une parcelle avec une mauvaise évacuation de l’eau sera plus sévèrement touchée par la maladie des raies noires en raison du stress subi par le bananier et de l’humidité relative élevée. Le drainage permet aussi le contrôle de la salinité du sol en évacuant une bonne partie du sel.

Il existe deux formes de drainage : ouvert ou enterré. Le choix d'un système de drainage dépend du type de sol (porosité, perméabilité, texture et structure), de la pluviométrie, de la topographie, du profil hydrologique et des ressources disponibles. Par exemple, les drains ouverts doivent être régulièrement entretenus afin d’assurer leur bon fonctionnement. A l'opposé, un système enterré nécessite un investissement initial plus élevé mais moins d'entretien.

Pour vérifier si une parcelle est bien drainée, plusieurs puits d’observations peuvent être creusés. Il y sera observé la vitesse de retour au niveau de la nappe phréatique après une période de saturation, si le temps de retour à la normale est long, le drainage doit être amélioré.

Irrigation

L’irrigation est un outil de gestion d’approvisionnement d’eau lorsque le régime de précipitations n’est pas suffisant. Suivant les conditions climatiques (pluies et évapotranspiration), le bananier nécessite plus ou moins d’eau. Il faut tenir compte de ces paramètres afin d’éviter une irrigation inefficace ou le gaspillage de l’eau.

Une bonne irrigation doit assurer une distribution homogène et uniforme de l’eau, fractionner les apports au maximum par petites doses régulières, maintenir une humidité relative stable à l’intérieur de la parcelle, limiter le développement d’adventices et des pathogènes, et éviter la transmission de problèmes phytosanitaires (ou le lessivage d’une application chimique).

La quantité d'eau appliquée dépend des conditions climatiques, du fractionnement des applications, du type de sol et de la méthode d’irrigation.  Il existe plusieurs méthodes d’irrigation. Le choix d’un système doit prendre en compte l’efficacité de l’irrigation, la disponibilité en eau, le coût d’installation et de fonctionnement, son entretien, l’occupation de l’espace et la possibilité de travailler durant une irrigation. Le mode d’irrigation peut également augmenter ou réduire l’effet de la maladie des raies noires. Les techniques qui créent moins de conditions favorables au champignon sont l’irrigation par goutte à goutte ou par micro-aspersion.

Irrigation gravitaire (ou de surface)

L’écoulement de l’eau dans des canaux ouverts se fait selon la pente naturelle du sol. Ce type d'irrigation, qui inclut aussi l'irrigation par innondation, nécessite des terrains relativement plats et des sols profonds.

Photo: Nicolas Fégeant, UGPBAN
Photo: Nicolas Fégeant, UGPBAN
Avantages
  • Faible coût d’installation et de fonctionnement
Désavantages
  • Faible efficacité (40-70%).
  • Grand volume d’eau nécessaire (pas de dosage possible).
  • Réduction de la superficie plantée.
  • Entretien et nettoyage des canaux et des murets.
  • Main d’œuvre importante.
  • Pas d’augmentation significative de l’humidité relative.
  • Risque de sédimentation ou d’érosion selon la vitesse de l’eau.

Irrigation par aspersion

Technologie qui consiste à reproduire la pluie.

Photo: Nicolas Fégeant, UGPBAN
Photo: Nicolas Fégeant, UGPBAN
Avantages
  • Très bonne efficience de l'irrigation (80%).
  • Pas d'influence du vent.
  • Ferti-irrigation possible en toutes saisons.
  • Meilleur uniformité de l’application que par gravité.
  • Coût d’entretien modéré.
  • Nécessite peu de main-d’œuvre.
  • Possibilité de mécaniser la culture.
  • Favorise le bon ancrage racinaire du bananier.
Désadvantages
  • Nécessite un nombre élevé d'asperseurs.
  • Coût élevé (installation et fonctionnement ).
  • L’eau doit être filtrée.
  • Nécessite un débit continu.
  • Peut rendre difficile certaines pratiques culturales si les tuyaux  ne sont pas enterrés.
  • Peut mouiller les feuilles et favoriser la transmission de maladies fongiques, entre autres.
  • Facilite le développement des adventices.

Micro-aspersion

Cette technologie est semblable à la précédente mais plus localisée (l'eau est appliquée sous pression au pied du bananier) donc plus économe en eau.

Avantages

  • Arrosage localisé nécessite moins d’eau.
  • Le débit est plus faible que dans les systèmes par aspersion.
  • Le fractionnement des apports est élevé.
  • Bon usage des ressources en eau et engrais.
  • Très bonne uniformité de l’irrigation.
  • Limite le développement des adventices.
  • Ferti-irrigation possible.
  • Possibilité de travailler pendant l’irrigation.
  • Nécessite peu de main d’œuvre.      

Désavantages

  • La main d’œuvre doit être qualifiée.
  • Nombre d’asperseurs importants.
  • L’eau doit être analysée et filtrée.
  • Surveillance des asperseurs pour vérifier qu'ils ne sont pas bouchés ou tombés.
  • Investissement initial élevé.

Goutte à goutte

Le goutte à goutte est une technologie qui permet d'économiser l'eau et d'éviter le ruissellement.

Photo: Nicolas Fégeant, UGPBAN
Photo: Nicolas Fégeant, UGPBAN
Avantages
  • Faible pression.
  • Pas d'influence du vent.
  • Fractionnement des apports élevé.  
Désavantages
  • Difficulté de contrôler les goutteurs et le débit.
  • Difficile à maîtriser en sol lourd.
  • Nécessité de filtrer l'eau et d'entretenir le matériel.
  • Coût très élevé.
  • Développement racinaire concentré et superficiel.
Cette page fait partie d'une série coordonnée par le Forum Mondial de la banane et financée par le Ministère français de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.Wh