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Les meilleurs paris pour la recherche bananière

Anne Vézina Tuesday, 18 December 2012

Quels problèmes doivent résoudre en priorité les scientifiques et quelles sont les solutions les plus susceptibles d'avoir un impact positif sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance?

Pour en savoir plus

Section sur l'identification des priorités

Les scientifiques travaillant dans l’agriculture mettent souvent des priorités sur les nombreuses options de recherche possibles qu’ils peuvent poursuivre. Ils rencontrent aussi parfois des scientifiques d'autres institutions pour identifier les contraintes globales à la productivité et discuter des meilleures approches pour y répondre. Bien que ces exercices aident à construire un consensus autour des questions importantes, ils s'arrêtent très vite quand il s’agit d'explorer l'impact relatif des projets de recherche ou de choisir d’investir dans certains types de recherche plutôt que d’autres. Ce genre de perspectives provient généralement du type d’exercice par lequel s’identifient formellement les priorités, et que le programme de recherche du CGIAR sur les plantes à tubercules et les bananes (RTB) a entrepris pour chacune de ses cultures de prédilection, dont les bananes.

"Investir dans la recherche est un peu comme faire un pari ou sélectionner des actions pour un investissement", déclare Graham Thiele, directeur du programme RTB. "Nous devons nous assurer que nous faisons le meilleur pari – ce qui signifie qu’il faut être bien informé – lorsque nous choisissons nos priorités et investissons des fonds. C'est exactement ce que cette étude va nous aider à faire. "

Quelle seront les futures orientations de la recherche bananière?
Quelle seront les futures orientations de la recherche bananière?

Pour l'exercice concernant les bananiers, les scientifiques et les économistes de Bioversity International, du Centre international d'agriculture tropicale (CIAT) et de l'Institut International d'Agriculure Tropicale (IITA) ont uni leurs efforts pour évaluer l'impact des options de recherche qui seront identifiées dans le cadre de cette démarche. Ils regardent également au-delà des rendements afin d'estimer l'impact sur la pauvreté, la santé, l’équité entre les genres et la durabilité au niveau de l’environnement.

L'approche repose sur la participation d'un large éventail de parties prenantes et met à profit les moyens de communication et outils électroniques qui ont été mis en place ou seront bientôt accessibles à partir de différents sites web des réseaux sur les bananiers, y compris une section trilingue sur l’identification des priorités sur le site ProMusa.

La méthodologie utilisée pour l'établissement des priorités s'appuie largement sur celle développée par Fuglie et ses collaborateurs pour le Centre international de la pomme de terre, avec quelques modifications pour mieux intégrer les impacts sur la santé, le genre et l'environnement. Cela commence par un exercice de cartographie participative permettant d’identifier les zones cibles (points d'intervention), c'est-à-dire des zones où la recherche sur la banane a le plus grand potentiel pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire. Les principales contraintes repérées dans ces zones cibles seront ensuite reliées aux options de recherche. L'impact, au cours des 20 prochaines années, de ces options de recherche sera évalué selon différentes méthodes, en fonction de l'indicateur, et les résultats seront utilisés pour orienter les décisions d'investissement dans la recherche.

En plus de mieux répondre aux besoins des agriculteurs pauvres et des autres groupes vulnérables, l'exercice a pour but d'accroître l'efficacité de la recherche pour atteindre les objectifs souhaités et d'amplifier la pertinence et l'adoption des technologies développées par le programme RTB. Les bailleurs de fonds sont impatients de voir les résultats. «Je suis très enthousiaste à propos de ces études. Afin de mieux répartir le financement de la recherche, nous avons vraiment besoin d’approches de ce genre, axées sur la demande », dit Lawrence Kent, responsable de programme à la Fondation Bill & Melinda Gates.

Les parties prenantes nationales et régionales devraient également bénéficier non seulement des résultats, mais aussi de l'accès à la méthodologie et aux outils qu’ils pourront utiliser pour établir leur propre programme de recherche sur les bananiers.

Cet article est également disponible en anglais et espagnol